Hommage à Gilbert Abas

abas0Par Frédéric Candian, auteur de plusieurs romans, dont Deux âmes dans l’antre des fous (Publibook, 2002) et La communauté de Thésée (Edilivre, 2009), ainsi que du recueil de nouvelles Le langage des oiseaux (Edilivre, 2015). Son site web : www.fredcandian.fr (photo : La Dépêche du Midi)

J’ai appris récemment la disparition de Gilbert Abas, un auteur qui aujourd’hui encore, et peut-être plus que jamais, mérite toute notre attention. Adrien Marquez-Velasco, qui le connaissait bien, m’avait informé de la longue maladie qui consumait lentement Gilbert Abas et c’est également Adrien Marquez-Velasco qui m’a informé de son décès.

Pour ma part, je n’avais que brièvement échangé sur Facebook avec Gilbert Abas, que je connaissais pourtant pour avoir lu ses deux livres. Son roman, tout d’abord, Qui veut encore tuer le Christ? paru en 2012. Un polar mystérieux à bien des égards et d’autant plus crédible que Gilbert Abas avait puisé dans son passé de policier des Renseignements Généraux pour lui donner stature et consistance.

Si le roman de Gilbert Abas est si troublant, c’est qu’il aborde l’épineux problème du satanisme. Sujet romanesque pour des auteurs tels que moi, le satanisme a hélas été bien plus pour Gilbert Abas. Le satanisme a été pour lui une réalité quotidienne sordide durant des années.

A l’heure de la retraite, le policier de l’ombre avait troqué la panoplie de l’enquêteur pour celle non seulement de l’auteur, mais aussi celle du lanceur d’alerte. Son combat : la lutte contre les réseaux pédophiles étroitement liés à ceux du satanisme. Bien entendu, ce combat avait attiré l’attention de certains sites de ré-information, voire de sites issus de la complosphère plus ou moins controversés.

Après son roman, Gilbert Abas avait enchaîné en 2014 avec un essai une fois de plus inspiré de son vécu, Les coups tordus des services secrets français.

Toujours sur la corde raide, Gilbert Abas, voire sur le fil du rasoir. Or, vous le savez, sur le fil de ce rasoir-là, celui de la complosphère, des mystères et des sombres réalités de notre monde, je suis toujours prêt à me couper, ce qui avait encore accru mon attrait pour le travail de Gilbert Abas.

Les médias toulousains s’étaient aussi intéressés à Gilbert Abas, comme la chaîne de télévision TLT, par exemple :

 Il est regrettable que les médias nationaux n’aient jamais pris le relais. On en conclura ce que l’on veut sur la pertinence et l’honnêteté des grands médias. Pour ma part, je note que c’est la si décriée complosphère qui a donné à Gilbert Abas un espace d’expression sur un sujet aussi essentiel que celui du satanisme. A moins de considérer que cela n’existe pas bien sûr, ou qu’il ne s’agit que d’un passe-temps pour ados attardés en mal de sensations fortes.

Mais laissons là toute polémique. Je vous aurais volontiers laissé en débattre avec Gilbert Abas. Malheureusement, ce dernier nous a quittés et j’adresse mes plus sincères condoléances à ses proches. Ses livres, eux, sont toujours là en guise de témoignage.

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