J’ai lu : Soleil noir (Amina Tales tome 1), de Fredel

310fredelPar Frédéric Candian, auteur de plusieurs romans, dont Deux âmes dans l’antre des fous (Publibook, 2002) et La communauté de Thésée (Edilivre, 2009). Son site web : www.fredcandian.fr

Que l’on soit lecteur de science-fiction ou non, on a tous une petite idée de ce que l’on va trouver dans un livre dit de science-fiction, ou dans un film, ou une BD. On s’attend à trouver des engins spatiaux, des robots, des planètes inconnues et inhospitalières, voire des extraterrestres.

On s’attend surtout à croiser des technologies avancées et un univers où la maîtrise des sciences dépasse de loin celle que nous connaissons. D’où le terme de science-fiction.

Dans Soleil Noir, le premier tome des aventures de la jeune Amina Tales, c’est surtout ce deuxième aspect qui est intéressant. Des engins spatiaux, il y en a, en effet, surtout un, un énorme, Eden-One. Il s’agit d’une colossale station spatiale abritant des villes entières.

Des robots, on en trouve également, de toutes tailles, de tous aspects et dévolus aux tâches les plus diverses, de l’entretien des locaux au meurtre.

Mais là où se situe selon moi le décalage, la nouveauté et, disons-le, le trait de génie de ce livre, c’est que le degré de technologie atteint par l’humanité ne lui sert plus à rien vu que ce joyau scientifique qu’est Eden-One, cette nouvelle arche d’une humanité conquérante est en train de devenir sa prison, son tombeau.

Eden-One a basé son fonctionnement sur l’énergie solaire, or le soleil meurt.

Et la population d’Eden-One se meurt également, car elle n’a pas d’autre choix.

Aussi, dans cette station spatiale immense, il fait sombre, il fait froid. Certains survivants en viennent à pédaler sur de vieilles bicyclettes pour produire de l’énergie. Vous comprenez pourquoi j’utilise le terme de décalage?

Et ce décalage est omniprésent dans le livre. Là où on s’attend à découvrir un univers aseptisé, on trouve un environnement glauque et malsain. Là où on ne pense trouver que de la nourriture synthétique, on survit en mangeant des oreilles de porcs. Dans un cadre automatisé où tout devrait être rationnel, on parle subitement d’ombres qui emportent les enfants. Là où on ne devrait croire qu’en la science et la technologie, on se met à croire en Dieu. Un Dieu qui fait cuire des nouilles, cela va de soi. Décalage, je vous dis.

Là où l’humanité ne devrait plus compter que sur un général cinq étoiles et sa cavalerie interstellaire, elle ne peut plus compter que sur la petite Amina.

Alors oui, Eden-One est un cauchemar, où les êtres organiques se comportent comme des machines pour survivre et où les machines à leur tour semblent mues par une volonté propre qui leur donne d’inquiétantes propriétés organiques. Et les sombres et insondables desseins qui vont avec.

Alors voilà, vous êtes prévenus. Ça s’appelle Soleil Noir, c’est chez Cephilia Editions, et c’est disponible sur Amazon. Ça va avoir une suite, et c’est signé Fredel.

Alors, vous attendez quoi ?

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