Bienvenue à Alain Aimmeur

Par Frédéric Candian, auteur de plusieurs romans, dont Deux âmes dans l’antre des fous (Publibook, 2002) et La communauté de Thésée (Edilivre, 2009), ainsi que du recueil de nouvelles Le langage des oiseaux (Edilivre, 2015). Son site web : www.fredcandian.fr

En cette période anxiogène de pandémie et de confinement, quitte à prendre un livre et trouver, enfin, ou retrouver les bienfaits de la lecture, autant opter pour un livre qui ne court pas après le temps, des vérités métaphysiques inaccessibles ou des enjeux inatteignables.

Il est peut-être temps de s’asseoir et d’ouvrir un bon vieux livre de terroir, ce genre de roman qui n’offre rien d’autre qu’une invitation à écouter le vent bruisser dans les feuilles et rafraîchir le marcheur parti avec son chien à la découverte de nouveaux paysages.

Dans L’olivier de grand-père, le premier roman d’Alain Aimmeur publié par la Compagnie littéraire, ces paysages sont ceux des Alpilles, en des temps où une mondialisation forcenée n’avait pas encore accéléré les heures et raccourci les distances.

Dans ce roman paysan et sentimental, Alain Aimmeur a mis tous ses souvenirs, tous les souvenirs et les rêves d’une enfance et d’une jeunesse réchauffées au soleil de Provence. Ces souvenirs sont ceux d’une époque où l’homme ne courait après rien et obtenait tout, rien qu’en ouvrant ses fenêtres le matin. Ce sont aussi les souvenirs de l’amour naissant et de la douceur des sentiments.

Probablement, l’univers d’Alain Aimmeur n’est pas très éloigné de celui de Marcel Pagnol. Voilà pour la référence. Mais le parcours, le ton et le message d’Alain Aimmeur sont bien ceux d’aujourd’hui. Question : est-il encore possible de décrire aujourd’hui la Provence comme Marcel Pagnol l’a fait?

A vous d’en juger. Bon, je vous le concède, en période de pandémie et de confinement, je peux difficilement vous conseiller de vous rendre directement chez votre libraire. Mais je peux vous inviter à prendre votre vieux chapeau, votre veste râpée et votre bâton de pèlerin. Au coin du feu, votre chien frétille déjà à la perspective d’une aventure dans la garrigue, entre champ de lavande et plantation d’oliviers.

Peut-être, dans votre pérégrination, croiserez-vous celui d’un certain grand-père qui savait prendre le temps, et qui ne demande qu’à vous souffler sa recette.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.