J’ai lu : Etat limite, témoignage, de Cédric Martin-mériadec
Par Frédéric Candian, auteur de plusieurs romans, dont Deux âmes dans l’antre des fous (Publibook, 2002) et La communauté de Thésée (Edilivre, 2009), ainsi que du recueil de nouvelles Le langage des oiseaux (Edilivre, 2015). Son site web : www.fredcandian.fr
Souffrir et se battre pour trouver des mots à mettre sur le mal qui le ronge, tel a été le lot de Cédric Martin-Mériadec, dont le mal-être l’a poussé à endurer l’alcoolisme et l’addiction aux stupéfiants.
Il n’est pas surprenant que la notion de résilience ait pour lui une importance aussi cruciale.
Le livre dans lequel Cédric Martin-Mériadec évoque cette résilience ainsi que le mal qu’il lui a fallu combattre s’intitule Etat limite : témoignage.
Ce livre est construit à l’image de l’état psychologique de son auteur : il fluctue. On y trouvera des passages analytiques, décrivant la maladie, ses symptomes, et les moyens de guérison. On y trouvera des passages autobiographiques : déclenchement de la maladie, guérison, rechute. Victoires, défaites.
Bien entendu, vivre au quotidien secoué par une humeur qui prend des airs de montagnes russes rend un brin philosophe, ce qui inspire parfois à Cédric Martin-Mériadec de belles phrases telles que celle-ci :
Voilà la liberté véritable : c’est le fait d’arriver au terme de sa vie en ayant suffisamment fait de bien autour de soi et en ayant comblé tous ses désirs de façon honnête !
Par la suite, Cédric Martin-Mériadec devient aussi poète, libérant une versification tour à tour nerveuse et désespérée.
Tous ces aspects mis bout-à-bout de manière peut-être volontairement désordonnée construisent un livre qui semble bâti au jour le jour, comme un journal intime. Un journal capricieux et instable, à l’image des ressentis et des expériences de son auteur. Le livre de Cédric Martin-Mériadec n’est ni un traité de psychiatrie, ni une autobiographie, ni un essai philosophie, ni un recueil de poèmes, ni un journal intime. Il est tout cela à la fois, que cela plaise ou non. A vous de faire le tri.